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Page:Le Monialisme, Histoire galante (2e éd.), 1777.djvu/18

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pendant quelques minutes, je sentis un feu dans mes veines, je me pâmai, et une seconde fois la petite rosée me fit sentir de nouveau ses douces influences ; je me rendormis et ne m’éveillai qu’au retour de ma parente de l’Office.

Très-contente de ma découverte, je ne manquois pas un jour de répéter ma leçon, en m’occupant de mon amant, que j’aurois voulu voir ; mais cela n’étoit pas possible, il étoit dans son cours d’étude, et ne venoit que rarement. Une semaine se passa ainsi, pendant laquelle je fus plus sédentaire que de coutume ; ma parente me laissoit souvent seule, j’y étois accoutumée et ne m’informai aucunement quel étoit le motif de ses absences ; mais voulant finir un ouvrage, elle resta presque tout un jour à travailler avec moi, je n’étois pas fâchée de sa compagnie, car elle m’aimoit beaucoup, mais elle me gênoit cependant au point que je fus obligée de prétexter un besoin pour aller faire à mon aise mon petit exercice ; je fus donc aux commodités, elle s’étoit doutée de quelque chose, elle vint m’examiner, resta constamment jusqu’à la fin et se retira doucement.

Me croyant sans témoin, je me livrai à mon penchant comme de coutume : après la