ci, elle m’a fait rire jusqu’aux larmes : je m’en suis amusée avec nos amies une journée entiere, et elles sont toutes convenues, que s’il sait rafiner ses plaisirs, tu sais traiter cette matiere de façon à en relever beaucoup le prix. Tu dois donc m’annoncer bientôt le jour de ton arrivée ; que n’est-ce aujourd’hui, mon cœur ; ces dames le souhaiteroient, de même que ta compagne, qui est extrêmement satisfaite de la réponse que tu lui as faite, et en tire le meilleur augure pour la société qu’elle se propose d’entretenir avec toi. Nous te l’abandonnerons entiérement ; il y a de l’étoffe pour en faire un bon sujet : jusqu’à présent elle nous gêne beaucoup ; mais tu lui arracheras son secret, à ce que j’espere, et si elle persiste à demeurer avec nous, le temps fera le reste.
En ménageant ton frere, tu t’es débarrassée de ton soupirant d’une maniere fort leste à ce qu’il paroît : j’aurois voulu être témoin lorsque tu lui as donné son congé ; je crois qu’il n’étoit pas moins risible qu’au moment qu’il te déclara sa belle passion : je te félicite de ce que tu n’en es plus fatiguée. Pour le temps qui te reste, laisse ta sœur et son amant se débattre à leur aise : j’en sais assez. Je vais donc tenir tout prêt pour te recevoir,