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Page:Le Monialisme, Histoire galante (2e éd.), 1777.djvu/40

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rassurer, se mit à rire, et m’embrassa. Allons ne fais pas l’enfant, Angélique, reprit-elle, il est vrai que je ne voudrois pas qu’elles le sçussent ; mais, dis-moi, pourquoi as-tu été ainsi les regarder ? En mentant comme une petite effrontée, j’ai passé par-là pour aller au parc, lui répondis-je : j’ai entendu du bruit sur ma droite, j’ai regardé, et il n’y avoit qu’un moment que j’y étois lorsque vous êtes venue : elle me regarda fixément et me parla ainsi.

Ce que tu viens de voir m’engage plutôt que je ne voulois à te révéler bien des choses que tu as ignorées jusqu’à présent ; mais j’exige de ta part un secret inviolable, tant sur ce que tu viens d’être témoin, que sur ce que je t’apprendrai : puisque tu es décidée à rester avec nous, ce soir je ne te cacherai rien : car ne crois pas que nous soyons dupes, quelques-unes que nous sommes ici, de nos parens et des gens du monde : oh ! ma Bonne, repris-je en l’embrassant, soyez persuadée que je serai de la derniere discrétion. Je me rendis avec elle chez l’Abbesse, nous y soupâmes, et le soir, nous fîmes la conversation du lit. Ma parente commença ; je la nommerai Félicité.