Page:Le Nismois, La Tunique de Nessus, 1900.djvu/41

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La femme qui aime et qui veut être aimée, a le respect de son corps et le soigne en conséquence pour en faire le temple où se consacrera son culte, où s’exercera sa puissance.

Irène avait le respect de son corps et elle comprenait que ce respect ne va pas sans les sacrifices aux fidèles.

Stanislas revenait à la volupté, il lui réveillait les sens.

Elle eut un moment de trouble, au retour de cette seconde escapade et se décida à analyser s’il lui serait possible de jeter le voile sur le passé ; elle s’effara à l’idée qu’après une série plus ou moins longue d’ivresses, son mari, comme tous les hommes, éprouverait le besoin du changement.

Irène avait trop d’intelligence pour ne pas comprendre que toute surexcitation sensuelle suit les phases : 1° d’attente, pendant laquelle les forces s’équilibrent et se réparent ; 2° de fermentation, pendant laquelle on idéalise l’objet dont on a le désir ; 3° de débordement, où l’on croit le monde fixé à la sensation qu’on éprouve ; et enfin 4° de sommeil, où la nature souffle sur les exagérations morales et matérielles pour assoupir l’esprit et le corps, l’obli-