Page:Le Nismois - L’Armée de volupté, 1900.djvu/76

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Il ne posait certes pas au vilain Bérenger prônant la sévérité des mœurs et proscrivant les abominables entraînements des sens : il ne croyait pas qu’au dessus du duo amoureux il existât des sensations possibles de plaisir ! Il jugeait écœurant le contact d’une femme avec une autre femme, il flagellait ce contact des termes vifs dont se servent les beaux mâles, et il estimait que dans l’union des sexes l’acte possessif, calmant l’assoiffement du rut, suffisait pour contenter les plus luxurieux.

Mais, Lucette l’avait amorcé avec ses savantes coquetteries ; elle avait éveillé ses gourmandises charnelles par ses suggestives images de nudité, il avait caressé la contemplation rêveuse, et de cette contemplation il était arrivé au désir des attouchements agrémentés de l’arrêt admirateur, pour tomber dans l’espérance des lèvres fouillant le corps de l’aimée.

Il s’opéra en lui une complète révolution. Ce qu’il considérait auparavant comme lâchetés méprisables, se colora de reflets divins, il entrevit les beautés de Lucette, et ces beautés, il les sentit pal-