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mes charmes ! C’est moi qui ordonne et non toi.

— Il me faut cette lettre pour ce soir.

— Tu ne l’auras pas.

— Antioche, je te l’ai répété, nous n’obtiendrons rien, agis.

— Ce n’est pas mon avis, Espérandie ; notre mère demande jusqu’à cette nuit, je lui accorde le délai, et je pense que nous trouverons la lettre prête et signée. Nous reviendrons à minuit, accompagnés, et nous emploierons les grands moyens si elle n’a pas cédé.

— Les grands moyens ! dit avec dédain l’abbesse.

— Voici du papier, de l’encre, tout ce qu’il faut, au revoir, Josépha.

L’abbesse se leva, vint à Espérandie, sur l’épaule de qui elle posa la main et dit :

— Tu es plus fautive que lui, ma fille, tu es criminelle ; Josépha ici n’est rien, mais tu atteins en la personne de l’abbesse, la Communauté et toutes tes sœurs.

— Avec ou sans ta lettre, Josépha je représente l’autorité, les principes