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XIII

IL N’Y A PAS DE SOT MÉTIER


Les plus beaux hôtels, les plus jolies maisons de touristes étaient en haut du village. On les voyait, accrochant au flanc des montagnes leurs façades blanches, leurs toitures, leurs volets aux teintes vives : du bleu à laver, du rouge, du vert pomme. Ces couleurs se détachaient sur la neige comme les enjolivements sur des cartes de Noël. Le merveilleux pays ! Tout le monde y était gai. Tout le monde se saluait, se parlait. Les gens en costumes de ville y étaient, il est vrai, fort rares, et, dans le paysage, ils semblaient déplacés. On ne voyait aller et venir que des coupe-vent de toutes les couleurs, comme les maisons, et tous les cœurs baignaient dans une atmosphère de vacances, de fête.

D’énormes bancs de neige rétrécissaient la rue principale, une rue perpendiculaire qui montait à l’assaut de la montagne. Rien n’était plus amusant que d’y voir tourner un taxi. Les chauffeurs étaient des experts sans pareils. Ils faisaient pivoter leur auto sur elle-même, par une manœuvre rapide, et, la voiture repartie, on voyait dans la