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LA MAISON

tout à l’heure. De la maison de Lucette monte une fumée mince. Le poêle s’allume pour le prochain repas. Il l’appelle avec ses champignons…

Elle redescend. Mais on dirait de nouveaux sentiers, de nouveaux paysages. Dans des éclaircies, elle aperçoit maintenant le golfe, la masse du Mont Blanc à sa gauche, et en face, le Pic de l’Aurore qui se dresse blond sur la mer bleue. Puis le village reparaît, gracieux comme un village de chanson. Lucette voudrait être poète.

En bouffée lui arrive plus forte, l’odeur iodée de l’eau, et les sapins embaument sa route. De nouveau, Lucette se dit :

— Que c’est bon, mon Dieu, que c’est bon… Jusqu’au plus profond de mon âme, le paysage sème sa béatitude. Et c’est de cela, il me semble, qu’il faut remercier : d’avoir des yeux, de bien voir et d’aimer et de sentir.