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AUX PHLOX
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merveilleux à un éternel été ! Cheminer dans le sentier charmant qui le traverse ; admirer les nuances du bleu au ciel, et de tous côtés, les teintes diverses de l’eau ; car le bois étroit et long, s’étend sur une langue de sable entre la mer, et l’eau calme d’un barachois.

Un peu plus tard, si le jour est nuageux, repasser par les sentiers exquis. L’eau dormante et bleue du matin, la retrouver d’or, et voir à travers le rideau transparent des arbres, le soleil brillant se coucher. Le vent fraîchit : regagner la maison : entrer : dans la cheminée rustique regarder flamber des bûches. S’approcher, tendre ses mains à la chaleur. Observer la flamme qui lèche le bois craquelé et noirci ; voir filer des étincelles, voir se tordre des branches dans le brasier qui crépite.

Avoir chaud, aller s’asseoir dans un fauteuil moelleux, et jouir autrement du foyer, et encore de la mer, qui remplit la vue et paraît s’étendre tout de suite devant les grandes portes vitrées ; écouter ensemble le bruit des vagues qui se brisent et les murmures du feu qui pétille dans la cheminée.

Avoir ce spectacle à soi presque seule, à certains moments ; et à d’autres, en profiter avec des voix qui plaisent, en souriant à des visages amis. Plus tard, avant le sommeil, avoir au coin de l’âtre, à l’unique et douce lumière