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Page:Le Normand - La Maison aux phlox, 1941.djvu/179

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AUX PHLOX
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Ô doux été…

Je sais bien de quoi nous parlerons, quand nous nous retrouverons cet hiver…

Un feu malingre, un feu de ville brûlera dans l’âtre autour duquel nos fauteuils feront cercle. Tout de suite songeurs, nous reverrons notre foyer d’ici, où tout un tronc d’arbre tient à son aise ; un tronc d’arbre apporté par la mer, écorcé, blanchi, et qui a séché à notre porte, un tronc d’arbre qui brûle capricieusement, avec des lueurs bleues, des lueurs jaunes, des lueurs vertes ; des lueurs fantaisistes comme des rêves.

Et nous reverrons les matins blonds sur la plage, les enfants courant vers la mer, les bras des nageurs battant l’eau dorée de soleil ; et les lentes et agréables promenades sur la grève allant de notre haute maison à votre chalet bas, nu-pieds sur le sable chaud si doux ; riant, plaisantant, ou commentant anxieusement le sort du monde, mais en nous sentant pleins