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AUX PHLOX
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Puis le feu diminuera, s’éteindra. La soirée finira gaiement, je le sais, autour d’une tasse de café. Tout de même au fond de nous persistera le regret.

C’est que, seuls de l’été, les beaux tableaux subsisteront. Nous ne nous rappellerons aucun des contretemps ; ni les petites maladies des enfants, ni les bicyclettes brisées, ni les maillots de bain volés, ni les matins où il pleut quand nous désirons le beau temps, ni la vie terrestre ordinaire qui, dans le beau décor, nous atteint quand même de ses soucis, de ses nostalgies.

L’été, devenu le doux passé, aura rejeté tout cela. Il ressuscitera dans notre souvenir, film parfait illustrant le paradis que nous rêvons pour toujours.

Chandler, 31 août 1940.