Page:Le Normand - La Maison aux phlox, 1941.djvu/189

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
AUX PHLOX
[189]

Insensiblement, nous avions atteint l’autre pente de la montagne. Ces maisons luisantes, était-ce Piedmont ? À notre gauche, deux cheminées d’usine identifiaient Mont-Rolland.

De la forêt, nous avions entendu comme un bruit de torrent. Au creux, nous aperçûmes, produisant ce bruit, la route couverte d’autos qui roulaient incessamment, à une vitesse vertigineuse, armée folle, absurde, en fuite éperdue.

Et nous qui nous plaignons parfois d’être sans voiture, nous aspirions avec délice l’air parfumé de la forêt devenue blonde et toute trouée des rayons du soleil tombant. Nous n’étions pas pressés. Nous allions en regardant toutes les nuances, en savourant ces tableaux.

Et ces tableaux restent maintenant suspendus en notre souvenir pendant que la pluie matinale secoue les feuilles et change de nouveau l’aspect des monts.


IV

Promenade

Vous marchez dans l’étroite rue. Vous longez la maison verte, la maison jaune, les maisons grises et blanches qui penchent sur le trottoir leurs galeries et leurs ombres ; leurs ombres