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LA MAISON

frais lavés, piqués de tulipes, grimpent la colline boisée ; bientôt vous verrez à peine les maisons des autres. Au clocher de l’église proche la messe sonne. Allez. Vite.

Allez remercier du printemps, du printemps venu tout à coup, chaud comme l’été, un peu déconcertant. Mais tous les matins maintenant, vous descendrez et ferez ce tour de votre jardin ; rien ne grandira à votre insu ; tout vous remplira d’un émerveillement chaque jour renouvelé. Qu’importe un peu trop de chaleur…

Et dans la maison, les vases seront vivants, les vases deviendront des poèmes.

Et vous avez hâte de voir, — comme l’an dernier, — ce bol de cuivre éclatant, si beau, quand il déborde de rieuses, vives, chatoyantes, éclatantes capucines ; du jaune, de l’orangé, du rouge, du soleil, et tout cela doublé, illuminé par une grande glace !