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LA MAISON

Le roman était fini.

— Comment s’appelle-t-il, lui ?

— Gilbert Longpré.

— Quel beau nom !

Le soleil s’était couché. Sa cousine tourna le commutateur, la chambre bleue sembla toute différente. Gabrielle fut tirée brusquement du rêve d’amour.


Et ce soir, en sortant de l’église, elle demandait à son mari sans attacher d’importance à la réponse :

— Quel est donc ce pauvre homme si défraîchi que je vois toujours dans le banc devant nous ?

Il n’a pas hésité. Il savait de qui il s’agissait, il a dit :

— Mais c’est Longpré, Gilbert Longpré.

Gabrielle échappa son manchon, les bras lui tombèrent le long du corps et elle s’exclama :

— Ah ! mon Dieu !

Grand. Brun. Être grand et brun, c’était être beau, avait-elle pensé. Elle se mit à rire :

— Non, mais tout de même…

Elle interrogea de nouveau son mari. Elle apprit que Gilbert Longpré était marié, qu’il avait des enfants. Son aîné était justement le meilleur ami de leur Jean.