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AUX PHLOX
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— Mais oui. Si mes vers avaient des ailes ! Ou encore : Veux-tu des diamants, de l’or, que faut-il faire pour te plaire ? J’irais jusqu’au cercle polaire, pour y découvrir un trésor, et te l’offrir en diadème, car je t’aime !

Non. C’est incroyable. Étions-nous assez enfants et illusionnés de chanter cela sans rire, autrefois ? Est-ce assez drôle, assez fou ? Il y aurait une histoire des sentiments humains à faire, en comparant les chansons d’aujourd’hui à celles qui étaient en vogue il y a vingt ans…

Et tout à coup, cela nous frappe. Nos chansons, il y a vingt ans que nous les chantions surtout. Et nous, amies d’assez fraîche date, nous les savons toutes par cœur. Nous portons donc l’étiquette d’une même génération. Et ces chansons eurent une vogue universelle, car l’une de nous vient de France, a passé sa jeunesse en Pologne, et sait comme nous par cœur tout le chansonnier de l’époque Chaminade et tout ce que publiait Musica.

Autour de nous, les montagnes grandissent, se multiplient et nous chantons encore :

Ô doux printemps d’autrefois,
Vertes prairies,
Vous avez fui
Pour toujours…

Et cette fois, c’est vrai. Le doux printemps de notre folle jeunesse a fui. Comme nous com-