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— VIII —


— Je l’avais bien entendu vanter le ski de printemps, mais je n’imaginais rien d’aussi merveilleux, déclarait Madeleine.

Les nuits restaient froides ; le matin, l’air se faisait doux et sur les champs de neige, la fête commençait.

Une joie contagieuse s’emparait des skieurs de tous les âges, que l’élan, la lumière, la splendeur du paysage enivraient. Graduellement, les pentes que le soleil baignait si généreusement, se couvraient de leur mouvement rythmé et constant. Les silhouettes se croisaient, montaient, descendaient, vives, agiles, traçant des figures qui ressemblaient à celles de la danse, ou parfois, au vol d’une escadrille. Certains recherchaient la vitesse vertigineuse des plongées abruptes aménagées pour ces prouesses. Les bras levés comme des ailes, ils s’élançaient, planaient un instant et filaient ensuite rapidement, tandis que d’autres, au contraire, ralentissaient volontairement leur course, allaient de gauche à droite, de droite à gauche, comme bercés d’une musique secrète que personne ne pouvait entendre.

De proche, on voyait tous les yeux briller, on entendait des cris d’exaltation. Bientôt, les « cables » tiraient une