Aller au contenu

Page:Le Nouveau chatouilleur des dames, 1880.djvu/136

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
112
LETTRE VII

n’y avait qu’un seul moyen qui pût lui rendre sa vigueur et le stimuler assez pour le mettre à même d’éteindre le feu qui me dévorait.

„Pour y arriver, ma chère âme”, dit-il, „il n’y a qu’un moyen : c’est de me fouetter jusqu’à ce que se produise l’effet voulu.” Vous n’aurez pas de peine à croire que pareille proposition, faite par un vieillard à une jeune fille inexpérimentée, ne pouvait manquer de provoquer chez elle un sentiment de dégoût ; et en effet, au premier abord, je me sentis révoltée ; mais bientôt, me laissant fléchir, je consentis à combler ses vœux. Cet étrange remède, cependant, ne répondit qu’à moitié à son attente, mais le mit à même de calmer un peu — bien peu hélas ! — les furieux désirs que ses premières tentatives avaient éveillés en moi. Le résultat, s’il ne fut pas, pour tout dire, des plus satisfaisants, le fut assez, du moins, pour m’engager à me prêter désormais à ses fantaisies. Non content de présenter son propre postérieur au martinet, il voulut que je reçusse le fouet à mon tour. La glace une fois rompue, je consentis sans trop me faire prier, et depuis cette époque, j’acquis peu à peu, pour ce genre d’exercice, un goût qui n’a fait que devenir de plus en plus vif. Vous n’êtes pas sans savoir que mon mari m’a laissé la presque totalité de ses biens, mais à la condition de ne pas me remarier et sous peine de déchéance de mes droits au cas où je