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Page:Le Nouveau chatouilleur des dames, 1880.djvu/137

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LETTRE VII

convolerais en secondes noces, mais ce que vous ne savez pas, jeune coquin, c’est que vous êtes vous-même la cause de cette situation, et que c’est à vous que ses biens devraient revenir au cas où je ne remplirais pas les clauses du contrat. J’ai toujours pensé que mon mari ne s’était pas montré très juste à votre égard en ne vous attribuant pas une part plus considérable, et quoique jusqu’ici je me sois bien gardée d’aucune démarche qui pût m’empêcher d’en agir avec vous selon vos mérites, j’ai fait en sorte qu’en cas d’accident, vous receviez des preuves matérielles de ma sollicitude, et j’ai pris toutes les dispositions nécessaires pour qu’il vous revienne une bonne partie des biens de votre parent. Comme je n’ai pour toutes ressources que les rentes que m’a laissées mon mari, je n’ai pu songer à me remarier, d’autant plus que Everard, le seul homme que j’aie jamais aimé, est loin d’avoir de la fortune, bien qu’il doive plus tard hériter de biens considérables. Mais comme nous sommes fort attachés l’un à l’autre, nous nous sommes crus libres de nous dispenser de certaines formalités et de vivre ensemble maritalement. Comme il avait acquis, en pension, le goût des pratiques que m’avait enseignées mon mari, nous nous sommes accoutumés à nous y livrer et nous les exerçons, de temps à autre, sur un nouveau sujet, toutes les fois que l’occasion