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Page:Le Nouveau chatouilleur des dames, 1880.djvu/26

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PRÉFACE

Comme il était notoire qu’elle n’avait pas d’autre fortune que son douaire, dont elle avait l’habitude de dépenser jusqu’au dernier centime, personne n’eut l’idée de retirer quelque profit de sa succession, en sorte que, personne n’y prenant le moindre intérêt, l’éditeur fut chargé d’examiner les meubles de la défunte et de détruire les lettres et les papiers qui lui paraîtraient sans importance.

En procédant à ce travail, il découvrit un ancien et curieux cabinet qui semblait avoir été destiné à recevoir toute sorte de vieux souvenirs ; en effet, les tiroirs étaient remplis de miniatures, de tabatières, de cheveux et d’une quantité de colifichets sans valeur intrinsèque, tout cela mêlé à des billets, des lettres et des copies de pièces de vers.

Lorsqu’il eût vidé les tiroirs, l’éditeur fut frappé de la manière dont ils étaient disposés et de la forme singulière du meuble lui-même ; quelques minutes d’examen lui suffirent pour reconnaître qu’il existait un double-fond dont il n’avait pas visité le contenu. Il eut beaucoup de peine à en trouver le secret, mais réussit enfin à l’ouvrir. Au premier abord, son désappointement fut assez grand de constater qu’il ne renfermait qu’un paquet de lettres