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ÉMILIE À LUCIE.
LETTRE I
e crois que tu aurais pitié de moi si
tu pouvais voir le triste état où je
suis réduite et les expédients auxquels
je suis forcée d’avoir recours pour apaiser les
désirs si naturels à notre âge. Combien je
soupire après le moment où je me retrouverai
avec toi de retour à la pension, afin de pouvoir
reprendre nos douces habitudes et nous
livrer sans contrainte à ces joyeux et folâtres
ébats qui depuis le commencement de notre
liaison ont été pour moi, non moins que pour
toi, je n’en doute pas, la source de tant de délices !