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Page:Le Nouveau chatouilleur des dames, 1880.djvu/32

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LETTRE I

Ici, bien que j’y aie retrouvé les lieux où s’est passée mon enfance, tout me semble étrange et nouveau. Il n’y a personne à qui je puisse parler à cœur ouvert et confier mes désirs et mes petits chagrins. Ma tante, quoique amicale à mon égard, demeure réservée ; quant à Henry, de la société duquel je m’étais promis un si grand plaisir, il est absent et je ne puis même entretenir l’espérance de le voir arriver pour le moment.

Aussi, je voudrais bien que nous fussions de nouveau chez Miss Birch, dans notre petite chambre confortable quoique les leçons fussent souvent ennuyeuses et fatigantes et que les corrections infligées par notre digne maîtresse fussent souvent plus rigoureuses que nos pauvres petits derrières ne l’eussent désiré, mais cela même n’était pas sans quelque charme et puis, comme nous savions nous dédommager, une fois bien en sûreté dans nos lits où nous nous glissions tour à tour pour nous procurer ces plaisirs délicieux dont tu m’as donné l’idée et que nous avions coutume de pousser aux dernières limites que notre imagination échauffée pouvait concevoir pour satisfaire notre ardent besoin de jouissance !

N’ayant d’ailleurs pas d’événements à te conter pour le présent et ne prévoyant guère en avoir, je pense ne pouvoir mieux faire que de remplir ma promesse de te donner quelques