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Page:Le Nouveau chatouilleur des dames, 1880.djvu/58

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LETTRE III

sur son derrière. Cette nouvelle position découvrit à ma vue le charmant petit objet avec lequel j’avais si souvent badiné ; mais quelle ne fut pas ma surprise en constatant l’état dans lequel il se trouvait ! J’avais pensé que l’effet de la fustigation et la douleur que le patient devait éprouver avaient dû faire rétrécir son affaire et l’amener aux dimensions les plus réduites. À ma grande stupéfaction, il se montrait au contraire tout droit et plus gros que je ne l’avais vu jusqu’alors, avec sa tête vermeille distendue d’une façon tout à fait extraordinaire et sortant fièrement de son enveloppe habituelle.

Cette apparition sembla causer aux deux autres spectateurs autant de surprise que d’admiration et en même temps les amuser fort. Lady Lovesport la contemplait avec une expression de plaisir et d’intérêt, pendant que M. Everard était obligé d’enfoncer son mouchoir dans sa bouche pour retenir les manifestations bruyantes de sa gaîté. En même temps il montrait alternativement avec le doigt et d’un air très malicieux le petit champion qui relevait si bravement la tête et la grotte voluptueuse de ma tante, comme s’il avait voulu établir quelque relation entre ces deux objets. Je demeurai un bon moment fort intriguée de savoir ce que signifiaient ces gestes, mais ma tante se bornait à répondre par un hochement de tête en faisant une mine fâchée.