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Page:Le Nouveau chatouilleur des dames, 1880.djvu/73

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LETTRE IV

d’autre but que de lui plaire et d’aller au-devant de ses désirs.

Il nous fut impossible, pendant les deux ou trois premiers jours, de nous trouver seuls ensemble ; nous pûmes cependant nous faire comprendre que nos sentiments réciproques n’avaient pas changé et que nous n’attendions qu’une occasion pour nous témoigner notre mutuelle ardeur. Pendant ce temps, ma tante fit peu d’attention à nous ; je ne puis cependant m’empêcher de croire qu’elle nous observait exactement et, que ce n’est pas sans motifs qu’elle fit en sorte de ne pas nous laisser en tête-à-tête un instant. Je dois ajouter que par suite de quelques réparations à effectuer à la chambre qui lui avait d’abord été destinée, Henri avait dû en occuper une autre, située dans une partie de la maison différente de celle où je logeais.

Quelques jours après son arrivée, M. Everard vint aussi nous rendre visite et j’appris qu’il devait demeurer une semaine avec nous.

Je fus d’ailleurs assez étonnée de voir qu’il paraissait fort intime avec Henri. Le premier soir qu’il passa à la maison, je m’étais retirée dans ma chambre et ne me sentant pas disposée à dormir, je m’étais installée près du feu dans un fauteuil, après m’être à moitié déshabillée. Je pensais à Henri et je me désolais de ce qu’étant si près l’un de l’autre, nous nous trouvions privés du bonheur de