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A TERESA CONFALONIERI

IMITÉ DE G. RICCIARDI



Toi qui portas si haut pour ta chère Italie
Du dévouement sacré la sublime folie,
Regarde, ô magnanime, ah ! regarde des cieux
Le spectacle imposant qui s’étend sous tes yeux,
Et dans ce grand moment de solennel silence,
Vers l’union enfin fait pencher la balance.
Sainte de la patrie, en cet auguste lieu
Assise dans le ciel parmi les saints de Dieu,
Avec ces deux martyrs auxquels la mort te lie,
Avec les Bandiera protége l’Italie,
Et de ton doigt divin, à l’heure du danger,
Comme unique ennemi, montre-lui l’étranger !
Et nous, Français, et nous, pour les peuples eu peine,
Pour l’affranchissement de notre race humaine,
Du lointain avenir préparons les décrets,
Et gardons ce faisceau, symbole du progrès,
Plus encore que l’épée, en cette grande guerre,
Qu’il soit le bouclier qui sauvera la terre !
Où serions-nous, hélas ! si nos braves aïeux,
Dont l’âme en ce moment nous regarde des cieux,
S’arrêtant tout à coup dans l’ardente carrière,
Se fussent rejetés pâlissants en arrière,
Et, rappelant la nuit qui venait de finir,
Eussent dit au passé d’étouffer l’avenir,
Et de faire rentrer en sa folle colère
La jeune Liberté dans le sein de sa mère !