Aller au contenu

Page:Le Parnasse contemporain, I.djvu/136

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mario Pagano, traitant de l’autre vie
Dans son livre immortel, honneur de l’Italie,
Cirillo, Carafa, mourant à son côté,
Et couvrant de leur sang la jeune Liberté.
Dans ce cercle sacré, le divin Cimarose,
Le gai Napolitain à la bouche de rose,
Étonné de se voir parmi tous ces lauriers,
Le frère des savants et celui des guerriers :
La jeune Pimentel montant à la potence,
Une main dans la main de la belle Décence,
Et les anciens Romains sortant de leurs tombeaux
Pour contempler ravis tous ces martyrs nouveaux ;
Et le Vésuve enfin tout à coup faisant taire
Les sourds mugissements de son vaste cratère,
Et comprimant sa rage et ses feux souterrains,
Pour laisser le champ libre aux fureurs des humains.
Cet éternel volcan qui de sa lave inonde
Depuis les jours d’Adam le sein brûlant du monde,
Et dans la Vicaria, rassasiés enfin,
Les assassins cuvant du sang au lieu de vin,
Et de mille couleurs la terre diaprée,
La lune se levant sur l’île de Caprée,
Le cadavre noyé de l’illustre amiral
Livide se dressant sous le balcon royal,
Et le roi Ferdinand voyant cette figure
Lui demander enfin la sainte sépulture,
Et la nuit poursuivant sa marche dans les cieux,
Et le ciel étoilé, splendide et radieux,
Comme aux heures de paix, de bonheur et de fête,
Qui des villas du golfe illuminaient le faîte ;
Le Pausilippe, où dort le poëte latin,
Silencieux et calme à l’horizon lointain,
Et la chèvre toujours grimpant d’un pied agile
Sur les rochers poudreux du tombeau de Virgile.