Page:Le Parnasse contemporain, I.djvu/154

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C’est qu’il faut que le cœur à l’esprit s’harmonise ;
Titien cherchait encor les sentiers inconnus :
Pour qu’il eût du génie, ô fille de Venise !
Tu sortis de la mer comme une autre Vénus.

Dans tes yeux noirs et doux sa gloire se reflète ;
Car cet or qu’on croirait au soleil dérobé,
Ces prismes, ces rayons, ces fleurs de sa palette,
Par un enchantement, de tes mains ont tombé.

Oui, grâce à toi, Titien réalisa son rêve :
Sans l’amour à quoi bon les splendeurs de l’autel ?
Dieu commence l’artiste et la femme l’achève :
C’est par la passion qu’on devient immortel.




MADEMOISELLE SAULE-PLEUREUR


Je n’aurais pas donné ses fautes d’orthographe
Pour les meilleurs feuillets de nos plus beaux romans.
L’an passé, j’ai senti ses ensorcellements,
Je veux être aujourd’hui son historiographe :

Elle était fort jolie. Un galant photographe
L’a gravée au soleil avec ses airs charmants ;
Mais qui peindra son corps en ses serpentements ?
Je serais éloquent, si j’étais géographe !