Page:Le Parnasse contemporain, I.djvu/183

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Mais mon amour jaloux me brûle encor la tempe,
Le soleil de mon Dieu vient éteindre ma lampe,
Et j’ai l’horreur du calme, et tout mon être en feu
Demande des douleurs pour l’amour et pour Dieu !




CONCEPCION


Hier, à l’heure où l’essaim folâtre
Des romanesques visions
Dans les campagnes de théâtre
Vient tenter nos illusions,

Ardeur, jeunesse, fantaisie,
Vous avez, — O Concepcion !
O bel oiseau de poésie,
Éclos aux bois où Caldéron

Aimait à voir sous la ramée
Passer les muses au grand vol ! —
Converti mon âme charmée
Aux douceurs du ciel espagnol.

J’avais horreur des cantatilles
Sous les balcons des posadas,
Des caméristes, des mantilles,
Et de ces ollas podridas