Page:Le Parnasse contemporain, I.djvu/185

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C’est le contraste qu’on demande,
Après Gil Blas et Figaro,
Ce motif de valse allemande
Qui perce sous le boléro,

Cette eau pleurant ses notes tristes
Dans les bassins des Alhambras,
Quand les doigts fous des guitaristes
Racles des airs aux señoras !

C’est, avec sa grâce guerrière,
L’Espagne des Campeadors
Raillant l’Espagne roturière,
L’Espagne des toréadors,

C’est doña Florinde ou Chimène
Qui, dans cette évocation,
Reparaît, libre de sa peine,
Heureuse de sa passion,

Tandis que, sous les lourdes grilles
Du monastère d’Avila,
Dans le groupe des chastes filles
Que le vœu chrétien y voila,

Thérèse livre aux chaudes brises
Son front que l’extase a jauni,
Et s’abandonne aux convoitises
De la croix et de l’infini.