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Page:Le Parnasse contemporain, I.djvu/213

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BARCAROLLE




Claire est la nuit, limpide est l’onde ;
Les astres, faisant leur miroir
De la nappe large et profonde,
Y sont encor plus doux à voir.

Un bois entr’ouvre sur la rive
Des clairières pour les élus ;
Trop tôt quelque laideur arrive.
O les rameurs, ne ramez plus.

Le ciel verse la somnolence,
La terre la boit à longs traits ;
La brise même fait silence
Dans le feuillage des forêts.

C’est l’extase du calme étrange,
Tous les mots y sont superflus,
Le moindre murmure y dérange.
O rossignols, ne chantez plus.