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CONSOLATION




La neige tapissait la terre
Et frangeait le toit des maisons ;
Au coin de l’âtre, solitaire,
Je regardais mes froids tisons.

Bientôt une douce parole
M’arrache à mon accablement…
« — Viens ! disait-on, car je console
» Des regrets, de l’isolement. » —

Une femme jeune et rieuse
S’accoudait à mon vieux fauteuil :
La ravissante visiteuse,
Sans bruit, avait franchi le seuil.

« Ami, dans tes jours de souffrance,
» Des ennuis je te guérirai.
» A l’heure où s’en va l’espérance,
» Vite, appelle-moi : je viendrai ! » —

» — Mais qui donc ici m’encourage,
» Quand je ne sais que devenir ? » —
» — Je suis la compagne du sage :
» A ma voix il croit rajeunir.