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Page:Le Parnasse contemporain, I.djvu/62

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Le saisit, et : « Quittez cet arbre ! Je le veux ! »
Lui dit-elle.

Lui dit-elle. Kriçhna ne rit plus. Des cheveux
Farouches, sur son front où s’allume le signe
Du Soleil, imprévus, se dressent ! Il trépigne.
L’œil noir de sang, le sein renflé, les bras tordus,
Il ouvre, toute rose encor des fruits mordus,
Sa bouche, et la nourrice, avec un cri, recule,
Car, dans la profondeur rouge d’un crépuscule
Plein d’astres et d’éclairs qui remplit le dedans
De la bouche, au delà des quatre-vingt-dix dents,
Elle a vu, sombre choc de monts, de ciels et d’ondes,
Passer la vision terrible des trois Mondes !




KAMADÉVA


Vent, flèche, oiseau, tu passes
A travers les espaces
Où le jour s’alluma,
Brillant Kâma !

L’ombre diminuée
Voit flotter la nuée
De tes parfums ravis
Aux madhavîs.

Ton étendard circule
Parmi le crépuscule
Et dans son blanc frisson
Porte un poisson.