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Page:Le Parnasse contemporain, I.djvu/64

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Sous l’âmra qui distille
Une liqueur subtile
Et descend vers le sol
En parasol,

La branche refleurie
Du manguier se marie
Aux rameaux délicats
Du malicâs,

Et, mourante femelle,
Aspirant l’air que mêle
Aux senteurs du matin
L’époux lointain,

L’onduleuse antilope
Rampe et se développe
En un long bâillement
D’énervement.

Pris de chaudes démences,
Les éléphants immenses
S’emportent à travers
Les rotangs verts.

Bleus Tîrthas, mers sauvages,
Qu’ils sont loin, vos rivages
Sans cesse caressés
De flots glacés !

Le vent âpre des flèches
Gerce les trompes sèches
Et fait claquer la peau
Du noir troupeau.