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Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/130

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LA VILLE DES ESCLAVES


Du grand roc Alburno les bergers aux traits hâves
Ont surnommé Pœstum l’antre des vals pourris,
Stigmatisant ainsi, taciturnes & graves,
La luxure où sombra cette autre Sybaris.

Mais ceux de Campanie honorent les débris
Qu’incrusta sur leurs monts la ville des esclaves ;
La légende a toujours appelé lieu des braves
Ces murs cyclopéens, hantés par des esprits.

Indomptable lion qui de ses fers se joue,
Spartacus, échappé du cirque de Capoue,
Traversa le Volturne & gravit les hauteurs.

Rome vit fuir vers lui tous ses gladiateurs ;
Et sur ces pics neigeux, où libres ils planèrent,
S’éleva la cité que les pâtres vénèrent.