Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/162

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Il en vient, Dieu sait ! tout le long
Du vallon ;
Moi premier j’en ferai cueillette.

Le muguet fleurit dans ce coin,
Et plus loin
La giroflée est par brassées.
Ah ! j’oubliais du romarin,
Puis un brin
D’aimez-moi, puis quelques pensées.

J’ai lié d’un ruban coquet
Mon bouquet,
Et je l’ai caché sous ma veste.
Plus d’une en voudrait un morceau,
Mais tout beau !
Qu’elle aille en chercher s’il en reste.

Je trouve Aline par hasard
A l’écart,
Je l’aborde avec révérence,
Et je lui dis : « Belle aux yeux doux,
Voulez-vous
Encourager mon espérance ? »

Tremblante, elle me tend la main ;
Le carmin
De la honte est sur son visage ;
Sa chère voix, tremblant aussi,