Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/163

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Dit : « Merci ! »
Voilà mes fleurs à son corsage.

Du coup nous sommes fiancés.
C’est assez
D’un mois pour la galanterie ;
Tout bien compté, l’anneau bénit
Nous unit
Le beau jour de Pâque fleurie.

L’avoir à moi seul, quel bonheur !
Vrai ! j’ai peur
D’oublier, le jour, à lui plaire,
Et, la nuit, de pleurer souvent
En rêvant
Que ma noce est encore à faire.

Mais qui donc s’avance là-bas ?
N’est-ce pas
Aline avec un jeune drôle ?
Elle se pend sans embarras
A son bras,
Le cou penché sur son épaule.

Malheur de moi ! tout est perdu !
J’aurais dû
Me risquer plus tôt auprès d’elle ;
J’avais déniché l’oiselet,
Il fallait
Tout de suite lui couper l’aile.