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GABRIEL MARC
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SONNETS PARISIENS
LA FRÉGATE
Toi qui devrais bondir sur la mer, ô frégate !
À travers la mitraille & les flots irrités,
Quel triste sort te rive aux pierres des cités,
Et te pend une enseigne au front, comme un stigmate ?
Morne, ainsi qu’un oiseau retenu par la patte,
Tu regrettes l’azur & les immensités.
Le bourgeois se prélasse en tes flancs attristés,
Et ta quille a des airs navrés de cul-de-jatte.
Le batelet t’insulte & le lourd remorqueur,
En rampant devant toi, te lance un cri moqueur.
Oh ! qui pourra sonder ton destin sans exemple ?
Ta cale désormais sert aux ablutions.
Ta proue est enchaînée & ta hune contemple
La Caisse des dépôts & consignations !