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JEAN AICARD.


VOL D’HIRONDELLE


J’ai suivi du regard le vol d’une hirondelle,
Et, très-haut dans l’azur, chaque battement d’aile
Que je n’entendais pas figurait à mes yeux
Les signes longs ou brefs d’un rhythme harmonieux ;
Après des coups pressés comme des cris de joie,
Le vol s’apaise, l’aile entière se déploie
Immobile, & bientôt l’andante grave suit
L’allegro palpitant qui faisait plus de bruit.

L’insecte d’or aimé de Platon, la cigale,
Varie ainsi le vol de sa strophe inégale :
Sa voix vibrante monte, & puis, subitement,
Dans une même note elle plane un moment.




LA NUIT


Le contour des objets tremble. Le jour recule.
Les horizons sont plus prochains au crépuscule,
Et la colline semble un navire qui va…
Voici l’heure féerique où tout ce qu’on rêva
D’étrange reparaît tout à coup dans les choses :