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STÉPHANE MALLARMÉ
——
FRAGMENT D’UNE ÉTUDE SCÉNIQUE ANCIENNE
D’UN
POËME DE HÉRODIADE
LA NOURRICE.
Tu vis ! ou vois-je ici l’ombre d’une princesse ?
À mes lèvres tes doigts & leurs bagues, & cesse
De marcher dans un âge ignoré !
HÉRODIADE.
Le blond torrent de mes cheveux immaculés,
Quand il baigne mon corps solitaire, le glace
D’horreur, & mes cheveux que la lumière enlace
Sont immortels. Ô femme, un baiser me tûrait
Si la beauté n’était la mort.
Par quel attrait
Menée, & quel matin oublié des prophètes