Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/333

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




LOUIS MÉNARD

——


SONNETS MYSTIQUES

——


CIRCÉ


Douce comme un rayon de lune, un son de lyre,
Pour dompter les plus forts elle n’a qu’à sourire.
Les magiques lueurs de ses yeux caressants
Versent l’ardente extase à tout ce qui respire.

Les grands ours, les lions fauves & rugissants
Lèchent ses pieds d’ivoire ; un nuage d’encens
L’enveloppe ; elle chante, elle enchaîne, elle attire,
La Volupté sinistre, aux philtres tout-puissants.

Sous le joug du désir, elle traîne à sa suite
L’innombrable troupeau des êtres, les charmant
Par son regard de vierge & sa bouche qui ment,