Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/79

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— Mais si leur fer t’atteint ? — Je dirai : Qu’ils sont doux
De frapper sans me faire expirer sous les coups !

— Mais si tu meurs ?

— Mais si tu meurs ? — Heureux ceux qui cessent de vivre !

— C’est bien, dit le Bouddha. Va, console, & délivre. »




IV

LE LION


Comme elle était chrétienne & n’avait pas voulu,
Pour de vains dieux d’argile & de bois vermoulu,
Allumer de l’encens ni célébrer des fêtes,
Le préteur ordonna de la livrer aux bêtes ;
Et comme elle était jeune & vierge, & rougissait
Quand l’œil du juge impur sur elle se fixait,
Une clause formelle en l’édit contenue
Précisa qu’au supplice on la livrerait nue.

Nue, & le sein voilé de ses chastes cheveux,
Elle entra dans le cirque.

Elle entra dans le cirque. En quatre bonds nerveux