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III

LE DISCIPLE


Le Bouddha rêve, ayant dans ses mains ses orteils.

Pourna dit : « Les esprits affranchis sont pareils
Au libre vent du nord dans le ciel sans nuage !
Grimpant les rocs, passant les fleuves à la nage,
Aux peuples très-lointains des bords très-reculés,
Pour qu’ils soient délivrés et qu’ils soient consolés,
Maître, j’apporterai ton dogme secourable.

— Si ces peuples, répond le Bouddha vénérable,
T’outragent, ô disciple aimé, que diras-tu ?

— Ces peuples sont doués, dirai-je, de vertu,
Car ils n’ont point jeté de sable à mes paupières,
Et, doux, ne m’ont frappé ni des mains ni de pierres.

— Mais s’ils t’osent frapper de pierres ou des mains ?

— Ces peuples sont très-bons, dirai-je, et très-humains,
Car leurs mains à lancer des pierres occupées
N’ont point levé sur moi de bâtons ni d’épées.

— Mais si leur fer t’atteint ?