Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/96

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C’est pourquoi, lorsqu’on livre aux flammes
Les débris des vieilles maisons,
Le rêveur sent brûler des âmes
Dans les bleus éclairs des tisons.




LE VOLUBILIS


Toi qui m’entends parler sans frayeur de la mort,
Parce que ton amour te promet qu’elle endort,
Et que le court sommeil commencé dans son ombre
S’achève au clair pays des étoiles sans nombre,
Reçois mon dernier vœu pour le jour où j’irai
Tenter seul, avant toi, si ton amour dit vrai.

Ne cultive au-dessus de mes paupières closes
Ni de grands dahlias, ni d’orgueilleuses roses,
Ni de rigides lys : ces fleurs montent trop haut ;
Ce ne sont pas des fleurs si fières qu’il me faut,
Car je ne sentirais de ces roides voisines
Que le tâtonnement funèbre des racines.

Au lieu des dahlias, des roses & des lys,
Transplante près de moi le gai volubilis
Qui, familier, grimpant le long du vert treillage