Page:Le Parnasse contemporain, III.djvu/288

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Le Chinois en peint la pâleur
Sur les tasses de porcelaine.

Elle n’a pas d’odeur ; elle est
Délicate, charnue et grasse ;
Blanche et mate comme le lait,
Aussi légère que la grâce.

Elle semble s’enorgueillir
Du fragile trésor du germe.
Il faut la voir sans la cueillir
À cause du fruit qu’elle enferme.

Cependant sur le front aimé
Qui s’éclaire de l’embellie,
Pas une seule fleur de mai
N’est, à vrai dire, aussi jolie.

J’ai là, tout au fond de mon cœur
Un souvenir de matinée :
Des fleurs prises d’un doigt moqueur…
Mais je ne sais plus quelle année !