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ACHILLE MILLIEN

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CROQUIS DE JUILLET


Le soleil de juillet flétrit la marguerite
Et pèse lourdement au front du bouton d’or.
La brise au plus profond des bois muets s’abrite :
Le soleil luit toujours, le soleil luit encor !

Dans les prés à demi desséchés, rien ne bouge ;
Pas un bruit n’interrompt le sommeil des échos.
Les faucheurs sont couchés au bord du sainfoin rouge,
Marqué de traits de feu par les coquelicots.

Au cœur des charmes tors, penchés le long des orges,
Où nul épi tremblant ne frôle un autre épi,
Les oiseaux se sont tus, même les rouges-gorges ;
Et le grillon jaseur déjà s’est assoupi.

Les roseaux, dans le lit où bruissait la mare,
Quand le vent s’y baignait en passant autrefois,