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CLAUDIUS POPELIN

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FLOS ULTIMUS


L’automne s’enfuit dans la brume rose
Et laisse l’hiver maître du jardin.
Dès son premier pas le tyran morose
Dirige sur tout son souffle assassin.

Farouche, il attend le sombre cortége
Des nuits dont les pleurs forment les glaçons ;
Et, tout en tissant son linceul de neige,
Sème autour de lui les mortels frissons.

Les feuilles, pleuvant, jonchent l’herbe verte
Aux givres prochains qui se va flétrir.
Seule, sur sa tige, avant d’être ouverte,
La dernière fleur lutte pour mourir.