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IV


Vous ne naquîtes point pour ces métamorphoses
Où l’art du statuaire, égal à l’art des Dieux,
D’un bloc de marbre blanc fait jaillir vers les cieux
Une statue en des splendeurs d’apothéoses.

Car le marbre est trop dur pour vos félines poses,
Enchantement sans fin de l’esprit et des yeux,
Et le ciel a pétri vos traits délicieux
Avec la chair des lys mêlée au sang des roses.

Pure comme la neige au sommet du glacier,
Fière comme autrefois les guerrières de Thrace,
Vos pas ne savent point du mal la sombre trace,

Et dans vos yeux charmeurs tout alanguis de grâce
On voit au plus profond luire un reflet d’acier
Où la douceur s’allie à l’orgueil de la race.