Page:Le Parnasse contemporain, III.djvu/388

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Je m’éveillai ; les cieux railleurs
Immobiles tendaient leurs voiles…
Mon amour ! à travers mes pleurs
J’avais vu danser les étoiles.





V

LA VOIE LACTÉE


La poudre des astres brisés
Roule encor par les étendues :
Mais où vont le vent des baisers
Et l’âme des amours perdues ?

Comme des étoiles, nos cœurs
Sont faits de lumière immortelle ;
Ils se brisent aux chocs vainqueurs ;
Mais leur poussière où donc va-t-elle ?

Nous voyons couler notre sang
Au bord de la nue enflammée,
Dans le couchant éblouissant ;
Mais où fuit sa rouge fumée ?