Page:Le Parnasse contemporain, III.djvu/39

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Hors de moi je ne prends ni rêve ni conseil ;
N’arrachant du labeur que l’œuvre et non la tâche,
Je ne me promets point de récompense lâche
Pour le plaisir que j’ai de combattre au soleil.

Le limon, que son œuvre auguste divinise
Par son épouvantable enfantement, répond
Aux désirs surhumains de mon être fécond,
Et ma chair douloureuse avec lui fraternise.

Telle est ma loi. Sans peur et sans espoir, je vais,
Après m’être creusé ma route comme Alcide.
Que la combinaison de mon astre décide
Si je suis l’homme bon ou bien l’homme mauvais.

Mais, quel que soit le mot qu’ajoute ma planète
Aux constellations de la fatalité,
J’ai reposé mon cœur avec tranquillité
Dans l’asile très-sûr d’un amour très-honnête.

Juin 1875.