Page:Le Petit - Les Œuvres libertines, éd. Lachèvre, 1918.djvu/170

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Cromwellisme ou Londres ridicule. La Castillade ou Madrid ridicule, alors que le dernier feuillet de l’imprimé porte le titre suivant :

L’Europe ridicule
C’est à sçavoir
La France dans Paris ridicule
L’Allemagne dans Vienne ridicule
L’Italie dans Venise ridicule
L’Espagne dans Madrid ridicule
Et l’Angleterre dans Londres ridicule
Le tout divisé en 3 parties


On remarquera : 1° les modifications apportées aux titres des petits poèmes ci-dessus qui ne sont plus ceux inscrits à la table, 2° la mention de l’Angleterre dans Londres ridicule, et de l’Espagne dans Madrid ridicule. En se reportant à l’épître dédicatoire à Christien Wolfang, signée par le baron de Schildebek, placée en tête du Bordel des Muses, on lira les lignes suivantes :

« … si on ne luy avoit point desrobé meschamment son Madrid et sa Londres, vous auriez de luy l’Europe entière ridicule. Si ces larrons font restitution à sa mémoire de ses mémorables escrits et que je sois assez heureux d’en pouvoir un jour disposer, je vous en feray part en quelque lieu du monde que vous soyez et ce sera la quatrième et dernière partie de toutes les œuvres satyriques du deffunt… »

De ces rapprochements il résulte que non seulement la table ne correspond ni avec l’ordre des pièces conservées ni avec le titre général de l’Europe ridicule mentionnée au dernier feuillet, mais encore que ce titre est lui-même erroné en inscrivant les poèmes de l’Angleterre dans Londres ridicule et de l’Espagne dans Madrid ridicule que le baron de Schildebek déclare avoir été volés à Claude Le Petit.

La conclusion à tirer de cet exposé c’est qu’il faut renoncer à retrouver le texte intégral du Bordel des Muses ou les neuf pucelles putains, tout simplement parce que cet ouvrage, nous le répétons, n’a jamais vu le jour en entier ; le fragment sous la rubrique Leyde est tout ce qui en a subsisté.