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Page:Le Petit - Les Œuvres libertines, éd. Lachèvre, 1918.djvu/224

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    Ont confirmé par leur exemple,
    Pour aller au Ciel où vit Job[1],
    Qu’un bout de l’eschelle du Temple[2],
    Vaut toute celle de Jacob.




    place royalle.

  1. Voicy le meilleur de la pièce,
    Et le reste de nostre écu ;
    Faisons-luy sur son chien de cu
    Une caresse d’oncle à nièce :
    Ovalle large et quarré[3],
    Chasteau de carte peinturé,
    Place mille fois regrattée,
    Ne rougis-tu point à nos yeux[4]
    De voir une beste effrontée
    Porter ton maçon dans les Cieux[5] ?




    louis xiii et son cheval.

  2. T’en irois-tu, sans beste vendre ?
    Belle Beste au nom triomphal,
    Petit bastard de Bucephal,
    Qui porte presqu’un Alexandre[6] ;
    Arc-boutant de cailloux polis,
    Que la bise et le vent coulis
    Font rouler autour des balustres ;
    Pied-destal tout estropié[7],
    Je veux, avant qu’il soit trois lustres,
    Voir aller ton Héros à pié.


  1. Var. de 1713 : Que pour aller où règne Job.
  2. Elle est au coin de la rue du Temple pour marque de la juridiction des Templiers… (de Bl.)
  3. Var. de 1672 : Une très profonde caresse | Ovalle élargie en quarré.
  4. Id. 1713 : N’as-tu point honte à nos yeux.
  5. Id. 1672 : Porter ton maçon Jusqu’aux Cieux. — L’architecte de la Place Royale (place des Vosges) n’est pas connu (P. L.).
  6. Le cheval de cette statue de Louis XIII de la Place Royalle avait été fait sous le règne de Henri II, par Daniel Ricciarelli, de Volterre, élève de Michel-Ange ; la statue, exécutée un siècle plus tard, était de Biard fils (P. L.)
    Ces vers sont une imitation du fameux quatrain attribué à Théophile de Viau, mais qui doit être bien antérieur à ce poète.
  7. Var. de 1672 : Pied d’ostail…